Editorial

L’importance de l’Afrique

La politique étrangère de la Suisse est naturellement d’abord tournée prioritairement vers ses voisins et l’Europe, puis ses partenaires économiques importants comme les Etats-Unis et l’Asie, avec la Chine et le Japon en tête. Et l’Afrique dans tout cela?

Poser la question à Berne, c’est à coup sûr recevoir des réponses liées principalement aux causes humanitaires ou de coopération au développement. Et pourtant l’Afrique est bien plus ! Quelques chiffres : 25% de la population mondiale vivra en Afrique en 2050 (aujourd’hui 16%) ; un tiers des réserves minières mondiales sont situées en Afrique ; 25 pays africains ont connu en 2015 une croissance économique de 6% à 13% ; au Nigéria, la moitié de la population à moins de 18 ans…

Certes, l’Afrique est un continent qui réunit de multiples diversités, entre paix et terrorisme, entre démocraties et dictatures, entre pauvreté et richesse extrêmes. Mais l’Afrique n’est plus comme celle décrite dans « Tintin au Congo ». Nombre de ses habitants ont la volonté d’y développer le bien vivre. Les économies de certains pays le démontrent de manière éloquente. Les personnes en formation y sont toujours plus nombreuses.

Plusieurs raisons lient la Suisse et l’Afrique. D’abord, notre pays n’ayant pas eu de colonies, cela renforce notre diplomatie et nos relations économiques. Nos actions de bons offices et le rôle fondamental de la Croix Rouge et d’autres institutions comme Initiative et Changement dans nombre de conflits renforcent également l’image de notre pays. Plus de la moitié des personnes parlant le français résident en Afrique. Cela crée évidemment des liens forts avec la Suisse romande et ses hautes écoles. Plusieurs entreprises suisses sont également fortement liées avec plusieurs régions africaines, notamment pour la transformation de produits naturels, comme le cacao, et pour la mise à disposition de matériels indispensables au développement économique. Certes, toutes les actions n’ont pas toujours été de valeur et parfois se sont révélées plus proches du colonialisme économique ou financier.

Mais ce développement économique est absolument indispensable au développement du bien vivre sur le continent africain. Ne plus pouvoir vivre dans certaines zones pousse déjà de nombreuses populations à fuir et à prendre la route des réfugiés, spécialement en direction de l’Europe. Investir plus en Afrique – que ce soit en entreprise ou en formation – ne peut donc que faciliter la gestion de l’immigration et offrir aux entreprises suisses de nouveaux débouchés, de nouveaux échanges. C’est sans doute un défi majeur de ces prochaines années, en particulier en regard de la démographie africaine. La Suisse, pays innovant à plus d’un titre, a une carte à jouer, un rôle à assumer, des capacités à proposer en partenariat avec les habitants de ce continent.

Trois domaines apparaissent à tout le moins : l’agriculture, où l’expérience suisse valorise des exploitations familiales de qualité mises en réseau ; l’énergie, où les compétences, notamment en hydroélectricité, ne sont plus à démontrer ; la formation, avec le développement des formations en ligne (CLOM ou MOOC en anglais) qui ont déjà démontré, en particulier à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et avec son ancien président Patrick Aebischer, tout le potentiel d’amélioration des compétences locales qu’elles recèlent.

Notre politique extérieure a régulièrement su être innovante. La Suisse a été le deuxième pays à reconnaître la République de Chine, parmi les premiers pays européens à établir des relations diplomatiques réelles avec le Japon, a renforcé ses liens avec plusieurs pays d’Asie mineure, etc. Alors que d’autres pays sont déjà bien présents sur le continent africain – soit suite à leur période coloniale, soit plus récemment comme la Chine avec plus d’un million de travailleurs déjà actifs – la Suisse doit sans doute poursuivre voire intensifier son engagement tant diplomatique, qu’économique et sociétal.

La Présidente de la Confédération Doris Leuthard s’est rendue début juillet au Ghana et au Bénin, démontrant bien ainsi l’importance de ce continent et de ces pays pour la Suisse, et ce à plus d’un titre : humanitaire, économique, en faveur de la paix dans le monde et en regard des futurs développements. Sa visite a permis justement de mettre ces éléments un peu plus en exergue. Il conviendra que nous continuions à y être attentifs et actifs.

#Diplomatie #Finanzen #Nachhaltige Entwicklung

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