L’année 2022 sera particulière dans l’Histoire de la Diplomatie suisse, car, sauf surprise de dernière minute, notre pays sera élu en juin prochain par l’Assemblée générale de l’ONU pour occuper pendant les deux prochaines années un des sièges non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Conseil de sécurité est l’un des six organes principaux de l’ONU. Sa responsabilité principale est le maintien de la paix et la sécurité internationale. Sa première mission est la recherche du règlement des crises de manière pacifique, notamment en usant des bons offices. La Suisse pourra ici renforcer ce rôle majeur du Conseil de sécurité par sa large expérience et sa compétence reconnue de ce type d’action de politique internationale.
Le Conseil de sécurité peut aussi prendre d’autres dispositions contraignantes pour l’ensemble des pays membres comme le déploiement d’observateurs – la Suisse en délègue déjà – et de forces de maintien de la paix, et même prendre des mesures d’imposition de la paix par le biais notamment de sanctions économiques, en commençant par décréter un embargo sur les armes à destination des belligérants.
Certains milieux en Suisse s’inquiètent que la Suisse puisse s’associer à la prise de décision de ce type de mesures et appellent du coup à renoncer à cette candidature au Conseil de sécurité. Leur analyse et leur respect historique de la neutralité leur font penser que la Suisse et sa reconnaissance internationale risquent alors d’être mise à mal. Mais ce risque n’est pas, car il ne faut pas oublier que les décisions du Conseil de sécurité sont le fait de tous les Etats qui y sont représentés – dont ceux ayant droit de veto – et que ces Etats sont élus par l’Assemblée générale de l’ONU pour assumer cette fonction. En aucun cas, les décisions du Conseil de sécurité ne seront le fait uniquement de la Suisse ! Par ailleurs, la Suisse agit déjà conformément aux sanctions internationales décidées par l’ONU.
Renforcer le rôle des « bons office »
La Suisse pourra agir de manière encore plus active et concrète pour renforcer les actions en faveur de la Paix et pour la résolution pacifique des conflits. En cela, elle renforcera son rôle particulier d’Etat « bons offices », compétence qu’elle a assumée et assume pour de nombreux autres pays. Cet engagement sera clairement en faveur de la reconnaissance de la Suisse et de sa neutralité. Les exemples de l’Autriche, de l’Irlande ou de la Suède – autres pays non membres d’alliances permanentes et qui ont déjà siégé au Conseil de sécurité – le démontrent sans conteste.
Accroître l’image de la Suisse dans le monde par un tel engagement pour la Paix, augmentant ainsi la reconnaissance des compétences et capacités de notre pays, ainsi que sa volonté d’agir avec les autres Etats pour l’amélioration de la vie de l’ensemble des citoyennes et citoyens du monde sont des conséquences connexes d’un tel engagement au sein du Conseil de sécurité. De telles conséquences ne sont pas négligeables en une période aux bouleversements géopolitiques et géostratégiques constants – les relations entre la Suisse et l’Union européenne ou les situations liées à la Russie et à la Chine par exemple. Elles ne sont pas non plus négligeables pour la Genève internationale et ses développements, notamment en faveur du multilatéralisme et aussi de l’innovation avec les récents développements en faveur de la gouvernance mondiale de la numérisation. Enfin, elles sont utiles pour notre pays, sa population, ses entreprises aux échanges internationaux importants.
S’engager pour l’Etat de droit, la démocratie, la paix et la sécurité sont les valeurs fortes avec lesquelles la Suisse entend agir dans le cadre de ce mandat de deux ans au Conseil de sécurité. La Suisse pourra aussi y poursuivre sa volonté de mise en œuvre de l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable et ses actions pour le droit international humanitaire, l’aide humanitaire et les Droits de l’Homme.
Être un des membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU de 2022 à 2024 sera donc clairement une étape importante pour la Suisse et sa présence dans le monde. Cet engagement n’est pas en violation de la neutralité suisse. Elle permet au contraire un renforcement de la promotion de ses valeurs en faveur de la Paix et, le cas échéant, la résolution des conflits en priorité de la manière la plus pacifique possible. Des compétences que la Suisse et ses bons offices pourront offrir aux autres pays membres et accroîtront la reconnaissance de notre pays comme un acteur utile au bon développement de notre monde. Clairement un Plus pour la Paix, comme le dit le slogan retenu par la Suisse pour sa candidature !
Kurz und Kräftig. Die wöchentliche Dosis Aussenpolitik von foraus, der SGA und Caritas. In der Ausgabe Nr. 466, November 2024, steht die Migrationsvereinbarung der EU mit Tunesien im Fokus. Zahlreiche Flüchtlinge sind unmenschlichen Bedingungen und Abschiebungen in Wüstengebiete ausgesetzt, was zu Spannungen auf der geopolitischen Ebene führt. Espresso Nr. 466 | 19.11.2024
Neue Beiträge von Joëlle Kuntz (La neutralité, le monument aux Suisses jamais morts) sowie von Martin Dahinden und Peter Hug (Sicherheitspolitik der Schweiz neu denken - aber wie?)
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Das Schweizer Mandat im UNO-Sicherheitsrat (2023 und 2024) fällt in turbulente Zeiten, der Rat hat Schwierigkeiten, in den grossen Fragen Entscheide zu fällen. Jeden Samstag fassen wir das Ratsgeschehen und die Haltung der Schweiz zusammen.
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